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A l’origine positionné comme une réponse de l’Europe pour contrer la montée en puissance des GAFAM et d’Alibaba Cloud, Gaia-X accueille chaque semaine des membres étrangers. Parmi les derniers arrivants : AWS, Microsoft, Google, Intel ou encore Salesforce, Oracle, Alibaba, Huawei et même le chantre du renseignement US Palantir.

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Mais où va Gaia-X ? A l’origine mis en place pour répondre à une volonté commune de la France et de l’Allemagne de « poser les fondations d’une véritable infrastructure de données européenne », selon les propos du ministre de l’Economie Bruno Le Maire, force est de constater qu’au fil des mois l’initiative franco-allemande s’est transformée en véritable auberge espagnole.

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Alors certes, les statuts de Gaia-X permettent d’accueillir en tant que membre siégeant à son conseil d’administration n’importe quelle entreprise dès lors qu’elle dispose d’un siège social dans l’espace européen, mais on peut se poser des questions sur ce qu’il reste du projet Gaia-X en termes de « souveraineté » quand des sociétés comme Amazon Web Services, Google, Microsoft ou encore Salesforce, s’invitent à la table des convives. Et ce, alors même que ces derniers sont soumis à un certain Cloud Act autorisant, certes dans des cas particuliers, une contrainte d’accès aux données de leurs clients au profit d’instances ou juridictions américaines. Sans compter des fournisseurs chinois dont certains, comme Huawei et ses technologies 5G, sont pourtant loin d’être accueillis à bras ouverts sur le vieux continent.

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Palantir prêt à relever le défi de la contradiction

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Parmi les dernières annonces en date – dernière goutte d’eau à faire déborder le cloud souverain européen ? – celle de Palantir qui rejoint Gaia-X. Le chantre du renseignement et des technologies d’intelligence économique a ainsi expliqué en toute transparence les raisons qui l’ont amené à rejoindre l’initiative franco-allemande. « Il est raisonnable de se demander pourquoi une entreprise comme Palantir Technologies, fondée dans la Silicon Valley et dont le siège social mondial est à Denver, Colorado, devrait considérer sa participation au projet comme importante, appropriée et conforme aux objectifs déclarés de promotion de la souveraineté et de la disponibilité des données en Europe », lance d’entrée la société. « Notre objectif n’est pas de perturber les entreprises européennes, mais de les accompagner en tant que partenaires dans leur parcours de transformation numérique. À cet égard, une infrastructure de données ouverte et fédérée représentera un énorme pas en avant, et nous sommes reconnaissants de pouvoir aider Gaia-X à créer cette infrastructure ».

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On peut se poser des questions sur ce qu'il reste du projet Gaia-X en termes de « souveraineté » quand des sociétés comme Amazon Web Services, Microsoft ou encore Salesforce, s'invitent à la table des convives. (crédit image : Alain Bensoussan Avocats).
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Et Palantir de ne pas oublier de préciser : « Certains peuvent à nouveau voir une contradiction entre coopération d’une part et sécurité d’autre part, entre souveraineté et disponibilité des données. La tâche pour nous, informaticiens et ingénieurs logiciels, est de réfuter cette dichotomie. Pour nous, cette perspective est à la fois une opportunité de tirer parti de nos investissements en ingénierie à ce jour et un formidable défi pour les années à venir ». Reste maintenant à voir comment les clients optant pour les solutions soutenues au travers de Gaia-X considèrent cette profusion d’offres étrangères pour les accompagner dans leurs missions de conformité et de gouvernance des données à une échelle qui n’a plus vraiment rien d’européenne.

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Le Monde Informatique

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Article rédigé par Dominique Filippone Chef des actualités LMI

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